Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

mardi 23 août 2011

Le chapelet, prière du pauvre

Pénitence

Je l’avais presque oublie, tant j’avais été pris dans le tourbillon de Paray le Monial, mais quelques jours plus tard je me suis souvenu que le frère, auprès duquel je m’étais confesse, m’avait octroyé une pénitence : réciter dix chapelets.
La sentence me paraissait classique et je suis peu habitue a cet exercice qui me parait un peu rébarbatif et scolaire, mais il était hors de question de me soustraire a cette obligation.
Me voila donc récitant, de plus en plus vite, des Notre Père et des Je Vous Salue Marie, comme une petite vieille au fond d’une église, comme un professionnel de la prière rapidement expédiée. Tout en m’executant, je me trouve ridicule. Je retrouve les saveurs des punitions de mon enfance, auxquelles on ne comprenait pas grand chose. Je me rends compte qu’au lieu de prier, je suis en train de faire un concours de rapidité, un marathon ou chaque prière est comme un saut d’obstacle. Je décide d’interrompre l’operation, après trois chapelets. Afin de donner plus de sens a cette pénitence, je décide de dire un chapelet par jour, dans les sept prochains jours : ainsi je ne serai pas pris par un désir de résultat, je pourrai savourer ma prière.
Précaution inutile: les chapelets suivants sont tout aussi ennuyeux et dénués de sens. Je commence a penser que cet exercice est fait pour etre ennuyeux, pour me déposséder de ma volonté, qu’ il faut réciter sans réfléchir, pour une fois.
Le quatrième jour, je décide de dédier chaque prière du chapelet a quelqu’ un que j’aime. Je suis ému d’avoir passe en revue » mes personnes » comme avait dit ma mère dans son enfance en parlant des membres de sa famille.
Le cinquième jour, je prie en pensant a tous ceux que je connais et dont je sais qu’ils
souffrent. Le chapelet passe vite et je me sens heureux.
Le jour suivant, je décide de prier pour tous ceux que je n’aime pas, ceux a qui j’ en veux.
Il me faut le septième et dernier chapelet pour terminer cette liste des gens qui m’ont fait plus ou moins souffrir. Je pense avoir découvert le sens de ma pénitence.
Désormais je dis un chapelet chaque jour.

Thierry Bizot (24 juillet 2011)


Samedi 30 juillet 2011


Une fois ma pénitence des dix chapelets effectuée, j’ai continue a dire un chapelet par jour…
Je l’ai fait tout d’abord pour ne pas paraitre mesquin a Jesus. On m’a demande dix chapelets, j’en récite dix, pas un de moins, mais pas un de plus… Non ! Je peux continuer un peu.
Puis je me suis pris au plaisir de dédier chaque prière a une personne bien déterminée. Cela m’a permis de visiter tous ceux que j’aime, tous ceux dont je crois savoir qu’ils souffrent, tous ceux que je croise souvent et pourtant m’indiffèrent, tous ceux a qui j’en veux.
Je me suis mis a prier pour ceux que je ne connais pas : ceux qui souffrent physiquement, ceux qui ont peur, ceux qui se sentent coupables, ceux qui sont malades, ceux qui souffrent moralement, ceux qui manquent de confiance en eux, ceux qui ont faim, ceux qui sont handicapes, ceux qui sont pauvres, ce qui sont seuls…
J’ai prie pour mes morts.
J’ai prie pour les saints que j’aime.
Chaque jour l’horizon de ma prière s’élargissait.
Puis j’ai commence a prier pour Dieu. Et j’ai ressenti une paix joyeuse.
Tout cela en me récitant dans ma tête un chapelet !
Tout d’un coup j’ai compris cette phrase du cure d’Ars : "le seul bonheur sur terre est d’aimer Dieu et de nous savoir aime par Lui".
Thierry Bizot ( 30 juillet 2011)

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