Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

mardi 26 février 2013

L'amitié .........



Le plus grand bien de ceux que nous aimons ,
 ne peut être en définitive 
que la possession de Jésus Lui-même .

C'est le souhait le plus ardent de notre amitié .

Mais nos amis ne pensent peut-être pas de même , et pour eux l'amitié se traduira par une expérience d'un autre ordre ; bienfaits matériels , soulagement de la maladie , éducation des enfants .
Il peut en résulter de réelles difficultés et une incompréhension de nos véritables intentions qui devra nous trouver compréhensifs et patients .
L'amitié pleinement réciproque exige de part et d'autre une sorte d'égalité : on doit être sur le même plan et rechercher ensemble le même bien qu'on se donne réciproquement .
En dehors de là , il n'y a pas encore de véritable amitié .
En attendant , l'amitié supposera de notre part l'humilité et un respect d'autant plus grand pour les autres qu'ils ne peuvent encore percevoir et désirer le vrai bien , celui qui est vérité et vie .

Il faut bien comprendre ses exigences : Jésus nous a appelés ses amis , et cependant , comme il devait à certains jours se sentir loin des préoccupations de ses disciples les plus intimes !!
A travers certaines remarques de Jésus , nous sentons peser comme une grande tristesse de cette absence de compréhension : " Voilà si longtemps que Je suis avec vous et tu ne me connais pas ...."
Cela n'empêcheras pas Jésus d'agir en ami en livrant tous les secrets qu'Il tient de son Père : " Je ne vous appelle plus serviteurs , car le serviteur ignore ce que fait son maître , Je vous appelle amis , car tout ce que j'ai appris de mon Père , Je vous l'ai fait connaître ."





Notre amitié pour les hommes doit ressembler 
à celle de Jésus .

Elle doit être toujours et envers tous , infiniment respectueuse :
 Il me semble que cela résume tout !!

Dieu Seul est Père, car Lui Seul donne 
ce qu'Il est Seul à posséder en propre .

Le sacerdoce lui-même fait du prêtre un très pauvre instrument ; rien n'est plus triste et plus contraire à l'attitude d'âme de Jésus que ce sentiment de supériorité , que nous trouvons même parfois légitime lorsqu'il est fondé sur la possession de la Foi !!
Nous avons la conscience en paix parce que nous rendons grâce à Dieu de ce don .........
Le pharisien blâmé par Jésus n'agissait-il pas de même ???
Il était juste , mais il en avait conscience en face du pauvre , de l'humble et du pécheur !!!

Je voudrais insister ici de toute ma conviction, car il me semble que le jour où nous aurons plus un coeur assez petit , assez respectueux de tout homme quel qu'il soit , notre vocation n'aura plus de sens puisque l'essentiel de notre apostolat est de " crier par notre vie " l'Amour dont Jésus était rempli pour les hommes les plus pauvres .
Soyez scrupuleux , intransigeants même, sévères pour vous-mêmes sur ce point du respect des autres , et commencez d'abord par respecter les frères qui vivent avec vous .
L'impatience et la colère sont moins grave et moins blessantes que l'ironie ou le mépris.
Jésus s'est mis en colère : Il ne s'est jamais permis une moquerie à l'égard d'un homme !!
Le mépris serait la négation de son coeur de Créateur et de Sauveur; pourtant , mieux que nous Il était instruit de la faiblesse et du mal qui se cachait dans le coeur de l'homme , sous les apparences du bien .
Il n'avait nul besoin qu'on L'instruise sur ce point .
La vue du mal et de la trahison la plus odieuse l'a seulement rendu infiniment triste , et Il en a pleuré ....

C'est une si grande chose de trouver un coeur toujours attentif et respectueux des autres , de tous les autres , du plus pauvres des hommes , c'est une si grande chose de trouver un coeur qui ne condamne , ni ne juge, c'est une si grande chose que Dieu Seul peut en être l'auteur .
Même si vous donnez tout votre temps , même si vous vous dévouez jusqu'à l'épuisement de nos forces , même si ce dévouement a pour but l'oeuvre la plus haute qui soit , comme l’évangélisation , tout cela ne sert à rien et l'Amour du Christ n'est pas en vous , si votre coeur n'est pas plein du respect pour tous , pour les plus petits , pour ceux que vous ne comprenez pas , pour ceux qui repoussent vos avances d'apôtre , pour ceux qui sont vos ennemis et sont très différents de vous .

R. Voillaume

lundi 25 février 2013

Dieu .............



Dieu est essentiellement " Père " 
- dans le sens de Celui qui donne la loi fondamentale ,
 condition de l'ordre du monde , de chaque être humain .

Mais Il a des entrailles de " mère " .
L'Amour n'est entier que s'il réunit ces deux aspects ,
et cela est vrai aussi pour tout amour .
Ces deux courants de l'amour sont inséparables ,
 l'un ne saurait aller sans l'autre .

Dans la fonction maternelle de son Amour , 
Dieu commence à nous rendre à la vie en nous permettant 
d'expérimenter que nous sommes aimés tels que nous sommes :
 chaque être humain , quel que soit soit l'état
 dans lequel il se trouve , peut accueillir 
l'intervention miséricordieuse de Dieu dans son histoire :
 Il console , rassure , nourrit .
Il est accueil inconditionnel , tendresse , patience .
Il va à la rencontre de ceux de ces enfants qui sont perdus ,
 les ramène à la maison , à leur source .



Le Christ est remué jusqu'aux entrailles , empli de compassion pour les hommes , les femmes , qui souffrent ou errent sans direction 
( Lc7,11; Mc 6,34 ).
L'accueil de l'Amour infini de Dieu au coeur de son histoire , 
des souffrances du passé et du présent , 
est une étape fondamentale , première ,
 et il ne s'agit pas de la survoler , de la raccourcir :
 elle fait partie intégrante du chemin de restauration .
Se laisser atteindre par l'Amour , la Compassion ,
 la Tendresse de Dieu est la base ,
 le socle d'une véritable guérison .
Qui a vécu cette rencontre jusque dans sa chair est désormais solidement 
enraciné dans sa sécurité la plus essentielle .

Mais dans sa fonction paternelle ;
 Dieu énonce les lois fondatrices de la vie ,
 ainsi que les grands interdits structurants qui ont pour but d'alerter l'être humain 
sur les possibles chemins de mort qu'il peut prendre , 
car l'Amour veille à ce que ces enfants ne se perdent pas .

C'est Lui qui établit les conditions et l'ordonnancement de la vie
 en vue de sa fécondité .
Il instruit et enseigne l'être humain .
Il l'interpelle pour l'aider à se poser les questions essentielles : 
où es-tu ?? où en es-tu ??
Il l'appelle à se lever , à prendre son grabat , à se mettre en marche , 
à sortir du tombeau , à ne pas s'immobiliser dans la lourdeur du passé ,
 ni s'établir dans l'impuissance , le doute .............

Simone Pacot



vendredi 22 février 2013

La relation avec Jésus



La rencontre avec Jésus est bouleversante ,
 car on Le découvre et on fait sa connaissance exactement 
comme les apôtres l'ont fait en leur temps .
On ne savait pas qui Il était , et maintenant on le sait .
On connait sa manière d'agir , son tempérament .

Le Christ est plein d'Amour brûlant , Il est exigeant ,
 mais c'est aussi un Etre tout proche, un véritable Frère et 
Ami , plein de délicatesse et de force .
La découverte de la Bonté de Jésus pour moi , de son Amitié pour moi , 
de sa Miséricorde inépuisable pour moi , est absolument irrésistible .

Mais il y a encore plus irrésistible :
 c'est la découverte que Jésus a besoin de moi .
Certes , comme Dieu , Il est absolument sans besoin .

Mais le Verbe a voulu devenir homme .
Un homme a besoin des autres hommes , il est fait pour vivre avec eux ,
 il se construit avec eux .
Jésus a eu besoin de Marie et de Joseph pour se construire humainement .
Il a eu besoin des saintes femmes pour L'assister matériellement .

Mais il y a plus encore : Il a eu besoin de leur amitié .

A Gethsémani, Jésus est tenté au maximum , jusqu'au point où s'évanouit
 le sens de son Nom ( Jésus signifie " Dieu sauve " ) et
tde l'utilité de son Sacrifice .
Pourquoi ???

Parce que , comme Il l'a dit à sainte Marguerite-Marie Alacoque ,
 le diable L'a tenté en Lui disant que son Sacrifice ne servirait à rien .

A ce moment-là , le Christ a eu besoin d'amis pour L'aider et Le consoler.

C'est pour cela qu'Il avait amené avec Lui Pierre ,
 Jacques et Jean , ses amis privilégiés .
Mais ils n'ont pu s'empêcher de dormir , et Jésus s'est retrouvé seul ,
 dans un combat terrible , sans appui , sans consolateur , 
en pensant que les hommes seraient toujours tièdes devant son Amour brûlant .
Il a fallu qu'un ange vienne Le consoler .




Or , on comprend un jour que Géthsémani est à la fois dans le temps et en dehors du temps :
 j'y suis présent moi aussi comme Pierre , Jacques et Jean .
Jésus a besoin de moi , Il a besoin de mon affection , de mon soutien .
Je puis être tiède et indifférent , ou je puis être présent et consolant ,
 comme un véritable ami .
C'est le sens profond du message du Coeur de Jésus
 tel qu'Il l'a donné à Paray le Monial .

Il est fou de penser que Dieu a épousé la nature humaine jusque-là, 
mais c'est ainsi .

Il y a une vraie Folie de l'Amour de Jésus
 dans Laquelle je suis invité à entrer .

Un des beaux aspects de la spiritualité contemporaine aura été de découvrir ou plutôt de recevoir , le sentiment de cette vulnérabilité de Dieu en Jésus-Christ ,
 de cette demande qui fait de Dieu , en quelque sorte ,
 un " mendiant d'amour " .............

Il n'est dès lors pas étonnant qu'avec le temps , on découvre encore autre chose de Jésus : 
sa dimension de Fils du Père .
Il n'est pas seulement mon Ami à moi et mon Sauveur 
 Il affirme Lui-même sans cesse qu'Il est le Fils .
L’Évangile de saint Jean ne dit pas autre chose .
On voit bien que le Fils ne s'arrête pas à Lui-même ,
 mais qu'Il veut introduire à la connaissance d'un Autre .

Il prend notre main pour aller comme au-delà .
On Le comprend dès lors et , comme on est uni à Lui , on expérimente que le Fils est toute réception  tout " oui " au Père .
Si l'on n'est pas soi-même déjà dépouillé intérieurement , 
on ne sait pas ce que qu'est ce " oui" permanent et absolu .
On est dans le " non " ou dans le " peut-être " .

Seule une vie spirituelle déjà établie permet de s'unir à Jésus 
suffisamment pour que nous recevions cette Grâce 
d'être en état permanent de réception par rapport au Père .

Toute notre existence est comme suspendue au Père , 
elle est un Don constant .

Par là , elle est un merveilleux Cadeau .

Bernard Peyroux





mardi 19 février 2013

Testé ....


  " Testé " serait un meilleur mot que " tenté " .

Il est sûr que Jésus ne fut pas tenté d'adorer le démon
 ou de faire quelque chose d'aussi bête 
que de sauter du haut du Temple .

Car la tentation concerne ce que l'on fait , 
comme lorsqu'on a décidé de renoncer au whisky 
pour le carême et que l'on succombe 
à la proposition d'un beau single malt ........

Satan donne à Jésus trois ordres :
 " Change cette pierre en pain "
"Adore-moi " ;
 " Jette-Toi du haut du Temple ".

Il veut de l'obéissance , pas de discussion .
Il veut exercer son contrôle sur Jésus , 
car il est l'homme fort que Jésus est venu ligoté 
( Mc 3,27 ) , 
et il garde l'avantage en nous faisant taire .
Le nom de satan signifie " l'accusateur " ;
 et l’accusation nous réduit au silence .....




Ce n'est pas le silence intime dans lequel , 
nous sommes proches de Dieu , 
mais le silence vide et triste dans lequel 
nous avons peur de parler :

 un silence contemplatif nous ouvre les oreilles ;
 un silence oppressant nous ferme la bouche .

C'est la raison pour laquelle , 
on croyait que le désert était plein
 de démons hirsutes et horribles ,
 parce que c'est un lieu de silences épouvantables 
et donc le royaume de satan .

Jésus fut conduit par l'Esprit à travers le désert 
pour lutter contre satan sur le terrain de celui-ci .

Il le fait d'abord en refusant d'être réduit au silence .

Le premier Don de l'Esprit- Saint dans le désert est 
la parole ...............

Faites le plongeon  Timothy Radcliffe

lundi 18 février 2013



Jésus a été tenté au seuil de sa Vie publique .


Jésus a été tenté d'une tentation de puissance , tenté d'utiliser pour établir 
le Règne de Dieu parmi les hommes ,
 toutes les possibilités de réussites qui étaient en Lui ,
 Jésus , le plus beau , le plus intelligent , le plus sage , le plus séduisant , 
le plus puissant des fils de l'homme ,
 parce qu'Il était Fils de Dieu .

Et face à ces perspectives d'établissement rapide du Royaume se dresseront le prétoire de Pilate , la colonne de la flagellation et la Croix : 
" Arrière de moi tentateur ! dira- t-Il un jour à Pierre , tu m'es un obstacle ; 
tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ."

" Mon Père , s'Il est possible , que ce calice passe loin de Moi !
 Cependant , non ce que Je veux , mais ce que Tu veux ."

"Maintenant mon Âme est bouleversée . 
Et que dire , Père , sauve -Moi de cette heure !
 Mais c'est pour Elle que je suis arrivée à cette heure , 
Père , glorifie ton Nom ."
"Penses-tu que Je ne puisse invoquer mon Père 
qui M'enverrait aussitôt douze légions d'anges et plus ?
 Comment donc s'accompliraient les Écritures
 selon lesquelles il doit en être ainsi ?"

"Après cela , désormais , sachant que tout était accompli ,
 Jésus dit , afin que l"Ecriture fut accompli : J'ai soif ...
.Quand Jésus eut pris le vinaigre , Il dit : Tout est consommé ! "

Comment ne pas se souvenir à jamais de ce renoncement de Jésus à toute puissance humaine et aux moyens d'une réussite terrestre ?






La tentation fut devant Lui et Le trouva fort 
de toute adhésion à la Volonté de son Père Lui présentant 
le plan de relèvement de l'humanité ,
qui était un plan de Dieu ,non un plan d'homme ,
 Sagesse Divine , non sagesse des hommes .

R. Voilaume

samedi 16 février 2013






FCDJ
Pensée 3A_25: Mon enfant, tu n'as rien à craindre. Ma Sainte Mère te prend dans Ses bras pour te bercer afin que tu puisses retrouver ton coeur d'enfant; qu'il soit guéri par l'Amour du Père qui veut se déverser en toi, si tu Lui permets de t'en laisser pénétrer.

vendredi 15 février 2013

AVE MARIA



Sur le chemin du Carême , 
avec toi , Maman Marie..........











Comme Tu m'as longtemps attendu !!








Nous avons beau avoir souvent une grande estime de nous-mêmes, il faut avouer que nous sommes peu de chose devant une telle situation :
 Dieu nous invite à devenir des dieux par participation ,
 à être adoptés par Lui !!!

Notre éducation ne nous y a pas préparés .......

Et pourtant , l’Évangile et la Tradition de l'Eglise ne disent pas autre chose .
Comment pouvons-nous nous situer face à cela ??



En entrant dans cette réflexion , il faut faire ,  une fois encore , un effort pour nous décentrer de nous-mêmes et penser que Dieu nous attend 
plus encore que nous ne le cherchons . 





La prière suivante du Bienheureux Henri Suso , nous y aidera :


Comme Tu m'as longtemps attendu !!

Ô Souverain Seigneur !
Avec quelle douceur , Tu as manifesté en moi , ta Bonté !
Je n'étais pas encore , et Tu m'as donné l'être .
Je me suis séparé de Toi, 
et Tu n'as pas voulu Te séparer de moi .........

Seigneur , 
comme Tu m'as longtemps attendu !
Quelle tendre amitié ,
 j'ai trouvé dans ton Accueil !

Avec quelle Bonté,
 Tu es venu mystérieusement à ma rencontre !
Que de fois , Tu m'as protégé !

De quels maux , de quelles chaînes , 
Tu m'as délivré , à quelles embûches , 
Tu m'as fait échapper !

Malgré mon ingratitude , jamais Tu n'as renoncé , 
Tu m'as attiré à Toi ,
 Tu ne m'as pas laissé de repos véritable
 qu'en Toi Seul .......

Bernard Peyrous


jeudi 14 février 2013

La Vie avec Dieu


La Vie avec Dieu , c'est donc l'entrée progressive de Jésus dans notre âme 
et notre conformité de plus en plus grande avec Lui .

Nous sommes " christifiés " , " déifiés " , et adoptés par le Père .

Le Christ renouvelle en chacun de nous son Incarnation , en quelque sorte .
Nous Lui devenons " une humanité de surcroît " ,
 selon le mot d'Elisabeth de la Trinité .
"Nous devenons enfants de Dieu si le Verbe
 - devenu l'un de nous par l'Incarnation -
 entre en nous et y renouvelle pour chacun cette Incarnation ,
s'Il s'empare de notre nature individuelle comme , 
en Marie , Il s'est emparé de la nature humaine .........

Le seul moyen pour Dieu de nous atteindre est de passer par le bas , 
d'être plus petit que nous , plus humble , plus faible , 
et dépendant de notre amour .
Cela correspond d'ailleurs à la nature même de Dieu de la Trinité 
.
Le Père ne garde rien pour Lui : Il est pur mouvement de Don . 
Il n'a pas de supériorité par rapport au Fils .

Le Fils est pur mouvement de réception .
Il n'a rien à Lui , Il reçoit du Père .

L'Esprit n'existe pas par Lui-même:
Il est entièrement relatif au Père et au Fils .

La vie même de la Trinité consiste dans un mouvement constant
 qui revient à se vider de Soi-même et à recevoir de l'Autre .

Et c'est en cela que consiste justement l' Amour .

Mais s'il y a distance , réserve , protection , il n'y a plus de pureté de Don , 
de réception , d'échange .

Sur la terre , Jésus a vécu , si l'on ose dire , avec son tempérament du ciel :
 Il a tout reçu et tout donné , Il ne s'est nullement protégé .
Il a voulu instituer entre les hommes 
cette confiance et ce désarmement qui sont le propre du petit enfant .
Pour cela , Lui-même a désarmé en devenant petit enfant dans la crèche ,
 en mourant sur une Croix sans se défendre .
Pour se faire proche des hommes ,
 il faut qu'Il soit le plus petit des plus petits ,
 le plus faible des plus faibles ,
 le plus pauvre des plus pauvres . 

" Nous sommes tous des pauvres devant Dieu " disait Mère Teresa .

Dans le coeur de chacun de nous , il y a d'immenses zones de pauvreté .
C'est justement là où le Christ nous rejoint .




Il ne nous rejoint pas seulement là où nous sommes les plus forts ,
 mais là où nous sommes les moins reluisants .
A la Croix , Il a pris sur Lui tous nos péchés ,
 Il sait très bien où nous en sommes ............

Si nous n'acceptons pas cette pauvreté de Dieu ,
 nous avons devant nous un Dieu tellement puissant qu'Il en est terrifiant 
..............
Et surtout , nous ne savons pas qui est Dieu ,
 nous ne L'avons pas rencontré ...............

La relation entre Dieu et l'homme pose une question de communication.
Au fond , Dieu a-t-Il envie d'avoir des relations avec l'homme ?
Est-ce que cela L'intéresse , et l'homme a-t-il été créé à cette fin ?

A cette interrogation , la Parole de Dieu donne une réponse forte et précise :
le grand désir du Coeur de Dieu est d'avoir avec l'homme , 
non seulement des rapports , mais même une vraie relation , 
une relation de l'ordre de la plus grande intimité ,
qui va jusqu'à l'Union . 

Dieu est tourné vers cette communication .
Il n'y met aucun sentiment de supériorité envers nous .
Ce qui L'anime , c'est uniquement l'Amour , 
comme un père aime ses enfants et désire leur Bonheur .

C'est la raison de la venue du Christ sur la terre .

Mais l'homme ayant été créé à l'image de Dieu ,
tout est suspendu à sa réponse .
" Je te propose la vie ou la mort , 
la bénédiction ou la malédiction .
Choisis donc la vie , pour que toi et ta postérité vous viviez,
aimant Yahvé ton Dieu ,
écoutant sa Voix , t'attachant à Lui . "(Dt 30,19-20)

Dès lors , si l'homme choisit la vie avec Dieu , 
tout son être se met en mouvement jusque 
dans ses fibres les plus secrètes ,
la grande aventure commence , 
 il décovre lui-même tel qu'il est vraiment 
et le Coeur de Dieu se réjouit .



Bernard Peyrous



mercredi 13 février 2013


CHOISIR D 'AIMER


Charles Singer nous dit qu’ «être tenté, c’est être fasciné».

En préparation à Pâques, nous sommes donc invité-e-s comme chrétiens et
chrétiennes, à relire … nos tentations ! C’est-à-dire que sommes invité-e-s à
relire ce qui exerce habituellement sur nous une «fascination» dans nos
quotidiens.
 Qu’est-ce qui charme notre coeur et l’incline, l’oriente ?

Mais pourquoi est-ce si important d’être conscient de cela? 
C’est que nos choix, qui doivent être normalement des actes libres, se font selon le pouvoir que nous accordons à ces «fascinations».
 N’est-ce pas ce qui se passe dans l’ordre de l’amour, entre autres ?
D’où l’importance d’être le plus conscient-e-s possible des choix que nous
faisons car ainsi nous pouvons découvrir les «fascinations» qui inclinent
notre coeur.
 Notre relation à Christ, à Dieu, aux autres, nous fascine-t-elle ?

Car Dieu désire que nous le choisissions, comme Il nous choisit
personnellement par amour. De toute éternité, Il s’est laissé séduire par
l’être humain et il a choisi de tout risquer pour nous, même son Fils.


 Quel CHOIX !

Pourquoi ne pas décider de faire du carême, un espace de vie, tel un
oasis, pour préparer une nouvelle alliance, un nouveau contrat de mariage
avec Celui qui nous aime à en mourir.
Au coeur de cet oasis, illuminé de la Parole de Dieu, nous pourrons relire
nos tentations ou «fascinations» et, avec Jésus, décider de nos réponses.


Les «fascinations» qui jalonnent nos journées peuvent être
regroupées en trois catégories.



Première fascination (première étape) : 
notre gloire personnelle,l’importance de notre image «parfaite»,
 de notre personnage.

À l’exemple de Jésus, le choix de l’amour est de prendre humblement sa
place comme être humain sans revendiquer la gloire et l’exploit d’une
«perfection» et d’un pouvoir qui ne sont pas nôtres … 
Le choix de l'amour n’est-il pas sortie de soi 
pour s'offrir gratuitement au devenir de l'autre
 (soi-même, le frère, la soeur, Dieu en l’autre). .
 Un amour entièrement tourné vers plus grand que soi,
 vers le Père comme Source, au coeur de l'autre, qui
qu’il/elle soit, et au coeur de la Création ?



Deuxième fascination (deuxième étape) : 
celle de notre droit à un traitement de faveur, 
notre droit au privilège, voire, à la supériorité.

À l’exemple de Jésus, le choix de l’amour est de vivre en solidarité avec
tous les frères et soeurs, de vivre «l'être-avec» puisque nous sommes tous
de la même humanité en devenir, en à-venir. 
Cet amour est tissé de simplicité, de compassion, 
pour soi et pour les autres. 
Il engendre la justice dans les relations permettant 
à chacune/chacun d’être lui/elle-même, en
toute complémentarité, vérité et liberté.



Troisième fascination : (troisième étape) 
celle d’une vie sans fin, sans faille ni limites d’aucune sorte.

À l’exemple de Jésus, le choix de l’amour est celui de la remise de soi 
dans l’abandon et la confiance en notre Père et Créateur. 
Cela ne signifie pas cependant la remise de nos responsabilités 
entre les mains de Dieu ! 
Ce choix signifie plutôt, l’accueil humble et responsable de nos dons 
et limites au quotidien et de notre finitude comme lieux d’épousailles,
 d’intimité, là où, en Jésus, 
nous sommes progressivement transfiguré-e-s et divinisé-e-s.


Au quotidien vers Pâques
Pendant les quarante jours préparatoires 
à la grande fête de la Résurrection, 
nous sommes invité-e-s à découvrir au quotidien, 
le jeu subtile de ces fascinations et à y réagir, 
à CHOISIR dans l’amour, notre réponse !






Sur la route, laissons-nous enseigner par Jésus, 
notre Frère, 
afin d’entrer plus avant avec Lui dans le projet du Père : 
le rassemblement de l’Humanité dans l’Amour.





Ma Thérèse

Mercredi 13 février 2013
(P 220, § 2)



“Immolez à Dieu des sacrifices de louanges et d'actions de grâces.” Voilà donc tout ce que Jésus réclame de nous, il n'a point besoin de nos oeuvres, mais seulement de notre amour, car ce même Dieu qui réclame n'avoir point besoin de nous dire s'il a faim, n'a pas craint de mendier un peu d'eau à la samaritaine. Il avait soif... mais en disant “donne-moi à boire” c'était l'amour de sa pauvre créature que le Créateur de l'univers réclamait. Il avait soif d'amour... Ah ! Je le sens plus que jamais Jésus est altéré, il ne rencontre que des ingrats et des indifférents parmi les disciples du monde et parmi ses disciples à lui, il trouve, hélas ! Peu de coeurs qui se livrent à lui sans réserve, qui comprennent toute la tendresse de son Amour infini.

mardi 12 février 2013

Ose la vie nouvelle !!



Le Père nous crée , nous aime , nous bénit , 
nous invite à prendre la route qui va de l'esclavage de l'Egypte à la terre de la Promesse , 
notre propre terre intérieure ;
 le Christ vit en nous de la vie du Ressuscité ;
 l'Esprit est notre guide intérieur : nous ne sommes pas seuls , nous ne serons jamais plus seuls ,
 nous aurons toujours sur la route le Pain , le Vin , 
l'Eau fraîche pour nous soutenir , 
nous nourrir , la Lumière pour éclairer nos pas .


Le Christ transmet un message de Joie , de vie pleine , libérée ,
 Il annonce la Bonne Nouvelle: 
découvrir et construire le royaume est un bonheur .
Il ne parle jamais de façon triste .
Cependant , sa Parole est claire :
 pour vivre son trajet spécifique
 - celui que chacun , chacune , 
va avoir à parcourir au cours de son existence -
l'être humain doit mener un combat .
Mais à aucun moment ,
 il ne laisse entendre que ces passages devraient 
se vivre de façon doloriste ou mortifère .
Bien au contraire , il proclame heureux 
ceux et celles qui se mettent 
en marche sue le chemin de la vraie Vie ( les Béatitudes ) .

Seul l'Esprit peut introduire dans la véritable 
compréhension de ce massage ,
 car Il annonce un bonheur d'une qualité particulière .

Il est promis aux hommes et aux femmes qui entendent l'invitation à construire le Royaume 
et y répondent :
 accueillir et transmettre l'abondance de ses dons 
( les pauvres en esprit ) , 
sortir de la passivité , 
entrer dans une fraternité responsable 
en construisant la justice , la paix , 
dans la force de la douceur , 
en refusant les armes de la violence 
quelle qu'en soit la forme
 ( les artisans de justice , de paix , les doux ) ,
 vivre l'amour dans la compassion et la miséricorde
 ( les miséricordieux ) ,
 cesser d'osciller dans un coeur partagé ,
 dire oui à la vie dans le souffle de l'Esprit 
( les purs de coeurs ) , 
tous ces choix établissent dans un dynamisme de vie , 
une Joie profonde .

Ce bonheur est même promis à ceux et à celles
 qui vivent des situations très difficiles ,
 qui sont dans les larmes ou subissent la persécution
 à la suite de leur engagement de vie :
 ils sont réellement dans la souffrance et ce n'est pas pour cette raison qu'ils sont heureux ;
 ils sont heureux 
parce qu'ils sont en chemin sur la route 
qui mène d'une forme de mort à la vie ,
 sur un trajet de Pâque ;
 ils savent que Dieu les bénit ,
les accompagne dans leur marche , 
intervient dans leur vie ,
leur donne force , prend soin d'eux .

Sa Lumière luit dans les ténèbres qu'ils traversent .




Même s'ils sont parfois douloureux ,
 tous les passages de remise en ordre , 
de retournement , qui jalonnent le chemin de conversion de l'être en toutes ses dimensions ,
 qui permettent de construire la vie en soi 
et autour de soi ,
mènent à la Joie .

La Lumière de l'Esprit , la Grâce de Dieu  
vont éclairer et fortifier ceux et celles 
qui cherchent le chemin du Vrai Bonheur ........


Simone Pacot




Le bonheur en Dieu



Il ne faut pas recevoir ce que je dis ici avec un sentiment de crainte , comme si on allait être captif de Dieu , disparaître , perdre toute liberté et toute identité parce que Dieu dirige l'itinéraire de l'âme vers Lui.
Ce serait une erreur majeure .
Il faut se mettre au contraire dans l'optique d'un Dieu qui désire passionnément notre bonheur : " En vérité , Dieu nous désire comme si tout son bonheur dépendait de nous " , dit Tauler en une formule énergique .

La première des choses à affirmer et à réaffirmer dans toute vie avec Dieu , c'est en effet le bonheur qu'on y trouve .
Et ce , de plus en plus .
Quand , on vit dans l'intimité de Dieu , le mot " bonheur " prend tout son sens .
Toute personne ayant l'expérience de cette vie le dira avec moi .
Si vous avez fréquenté des monastères , vous ne pouvez pas ne pas avoir été frappé par la sérénité de beaucoup de vieux moines , la calme beauté de certaines moniales .
En le voyant , on a vraiment le sentiment de personnes qui ont trouvé la joie paisible , le bonheur avec Dieu .
Au fil des siècles , l'iconographie a repris largement ce thème .
Dans nombre de fresques et de tableaux , on est frappé par ce simple et fort sentiment de bonheur émanant des personnages religieux qui sont représentés ...........

Il fut un temps - heureusement terminé , j'espère - où l'on avait cependant parfois tendance à voir la vie avec Dieu comme une suite de douleurs diverses et variées .
Je ne nie pas qu'il y ait en effet de la souffrance dans la vie avec Dieu .....mais c'est une belle souffrance: elle n'est pas contradictoire avec le bonheur .

A l'inverse , dans les années 1960 et 1970 , l'idée du bonheur sans Dieu était largement répandue dans la société et principalement dans le monde intellectuel .
Pour être heureux , disait-on , il fallait se débarrasser de l'idée même de Dieu .
Dieu était la grande entrave au bonheur .
Cette idée existe encore , mais elle a aussi largement cédé la place , par un mouvement de balancier , à une sorte de dépression de l'idée du bonheur .
Le pessimiste , voir la déprime collective , l'emportent souvent aujourd'hui ..
Pour un peu , on reprendrait les propos peu engageants de Montaigne : " Si l'on bâtissait la maison du bonheur , la plus grande pièce serait la salle d'attente " , ou , pire encore , de Jules Renard : " On n'est pas heureux : notre bonheur , c'est le silence du malheur . " 
Avec des thèses de cet ordre , nous sommes en pleines réjouissances , n'est-ce pas ?
Malheureusement , il y a de cela dans l'air que respire l'humanité , partiellement au moins , en ce début de troisième millénaire .

Dans la Bible , Dieu dit tout le contraire .
Il ne cesse de demander à l'homme d'accepter d'être heureux .

Mais Il affirme aussi que le bonheur ne se trouve que
 dans la vie avec Lui-même , Dieu .

Certes , le bonheur consiste 
dans l'accomplissement parfait 
de ce que nous portons en nous .

Mais justement , l'homme est fait pour Dieu , 
et c'est donc en Dieu , avec Lui , 
que se trouve la Joie parfaite .

Celle-ci supposera donc une réelle rupture avec ce qui nous empêche d'aller vers Dieu : les habitudes mauvaises , les petits plaisirs malsains , les attachements parasites .
La vie avec Dieu , c'est le bonheur , mais il faut accepter une idée du bonheur plus large et plus aérée que celle que nous faisons souvent .
Nous nous fabriquons souvent comme des idoles du bonheur .
Nous poursuivons de fausses visions et nous nous étonnons de ne pas les atteindre .

Le bonheur n'est pas quelque chose de virtuel .
C'est le réel même , et le réel , 
c'est Dieu .

Nous sommes donc conviée à un renoncement préalable aux idoles du bonheur ............


L'itinéraire de la Vie Spirituelle    Bernard Peyrous