Rappelons la merveilleuse lettre du 10 juillet 1915 écrite également au Père Agostino. Padre Pio synthétise là les piliers de la doctrine de l’enfance spirituelle : simplicité, abandon en Dieu et paix.
"Dieu se plaît à se révéler aux âmes simples ; efforçons-nous donc d’acquérir cette belle vertu, tenons-la en grande considération. Jésus a dit : “Si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Cieux”. Mais, avant de nous l’enseigner en paroles, il l’avait mis en pratique dans les faits. Il s’est fait petit enfant et donna l’exemple de cette simplicité qu’il allait enseigner. Eloignons de notre cœur toute prudence terrestre. Tâchons d’avoir toujours un esprit pur, des idées droites, des intentions saintes.
Veillons à ce que notre volonté ne cherche rien d’autre que Dieu et sa gloire. Si nous nous efforçons de progresser dans cette belle vertu, celui qui nous l’a enseignée nous enrichira de lumières nouvelles et de plus grandes faveurs célestes.
Gardons les yeux de notre esprit fixés sur notre état sacerdotal ; tant que nous ne pourrons dire à tout le monde, et sans mentir, la fameuse parole de saint Paul : “Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ”, ne nous arrêtons pas de progresser vers plus de simplicité.
Toutefois, nous ne ferons jamais le moindre pas en avant si nous n’essayons pas de vivre dans la paix, une paix sainte et constante. Le joug de Jésus est doux et léger, ne donnons donc pas à l’ennemi l’occasion de s’insinuer dans notre cœur pour en arracher cette paix.
La paix est simplicité d’esprit, sérénité, tranquillité de l’âme, lien d’amour. Elle est ordre et harmonie en nous ; elle est une joie continuelle qui naît du témoignage de notre bonne conscience; c’est la sainte allégresse d’un cœur sur lequel Dieu règne. La paix est le chemin de la perfection. Mieux, c’est en elle que réside la perfection, et le démon, qui connaît fort bien tout cela, s’efforce de nous la faire perdre.
Soyons donc vigilants au moindre symptôme de trouble ; dès que nous nous rendons compte que nous cédons au découragement, tournons-nous vers Dieu en toute confiance et avec un abandon total.
Ce qui nous perturbe déplaît vivement à Jésus, car cela va toujours de pair avec l’imperfection, une imperfection qui provient de l’égoïsme et de l’amour-propre.
S’il est bien une chose dont l’âme doit s’attrister, c’est de toute offense de Dieu et, sur ce point, il importe d’être extrêmement prudents. Certes, il nous faut regretter nos fautes, mais que ce soit avec une douleur pacifique et sans que nous perdions notre confiance en la miséricorde divine.
Si ces reproches et ces remords nous humilient et nous permettent de mieux nous appliquer à bien nous conduire sans faire vaciller notre confiance en Dieu, considérons comme certain qu’ils viennent de Dieu. Mais s’ils nous troublent, s’ils nous rendent peureux, méfiants, paresseux ou lents à faire le bien, considérons pour certain qu’ils viennent du démon ; comme tels, il nous faut les chasser en nous réfugiant dans la confiance en Dieu.
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