Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

vendredi 3 août 2012

Le désir d'être aimé ...........





Le désir d'être aimé ne sombre dans une forme d'égoïsme que s'il ne s'accompagne plus
 - ou trop insuffisamment - du désir d'aimer l'autre
et de contribuer à son bonheur .



A l'inverse , si le désir d'aimer ne s'accompagne plus du désir d'être aimé ,
 il risque fort de conduire à une forme de condescendance
qui défigure tout autant le mystère de l'amour .



Ce dernier atteint en effet son expression la plus haute
 s'il réunit de façon équilibrée et harmonieuse le désir d'aimer
 et le désir d'être aimé ,
 et non s'il écarte de l'un ou l'autre.



Là réside peut -être le secret de son essence : l'amour aime et désire être aimé ,
 l'amour ne peut qu'aimer et désirer être aimé !!

En tirer les conséquences qui s'imposent pour toute tentative de se représenter un amour divin transcendant , c'est demeurer attentif à donner pleinement leur place à ces deux facettes du mystère de l'amour et à les porter à leur plus haut degré d'intensité dans le coeur d'un Dieu qui , en tant que Source suprême de l'amour , ne pourrait que désirer aimer intensément sa créature et être aimé par elle en retour .


Quand à l'objection selon laquelle le désir d'être aimé par l'être humain correspondrait à un abaissement indigne de Dieu , car, selon les termes employés par Anders Nygren , il impliquerait que " Dieu s'abaisse de sa perfection et de sa félicité divines vers une réalité inférieure ", elle est tellement imprégnée de la projection inconsciente d'une soif de grandeur imposante ou distante qu'elle oublie deux vérités fondamentales .



Premièrement, le seul abaissement indigne de l'amour
 - et ce d'autant plus s'il s'agit de son expression divine -
serait au contraire de ne pas suffisamment aimer et de ne pas suffisamment désirer être aimé .

Deuxièmement , à moins d'être encore bien immature, celui qui prétend aimer n'identifie jamais l'être aimé à une " réalité inférieure ", tant les notions d'infériorité ou de supériorité ne sont pas de l'ordre de l'amour : aux yeux d'un amour mature et réaliste , il n'existe ni êtres inférieurs ni êtres supérieurs, mais seulement des êtres aimés .

Loin de tous ces courants théologiques où transpire si souvent
un transfert inconscient des attributs humains communément
 assignés à une grandeur hiérarchiques ,
saint Bernard de Clairvaux , lui , ne s'y est pas trompé en affirmant ,
 au 12ème siècle , dans ses bouleversants commentaires
 du Cantique des cantiques où il compare

 Dieu à un " Époux " et l'âme à une "épouse ":

" L"Amour ignore le respect du rang .
C'est d'aimer que vient le mot " amour" , non d'honorer .......
Et Lui , l'Epoux qui aurait tout pour susciter l'honneur ,
et même l'effroi ou l'admiration, préfère de loin être aimé .
 Ils sont l'un pour l'autre : Époux et épouse .
 Alors : quelle autre raison d'être,
 ou quel autre lien faut-il chercher entre deux époux que l'amour réciproque ? "

Un amour méconnu  Frère Emmanuel , de Taizé

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