Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

mercredi 9 février 2011

Une bienfaisante rosée : la prière

Saint Curé d’Ars

Mes enfants, vous avez un petit cœur, mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. La prière est un avant-goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C’est un miel qui descend dans l’âme et adoucit tout. Les peines fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil. La prière est une rosée embaumée ; mais il faut prier avec un cœur pur pour sentir cette rosée.

Voyez, mes enfants : le trésor d’un chrétien n’est pas sur la terre, il est dans le ciel. Eh bien ! Notre pensée doit aller où est notre trésor. L’homme a une belle fonction, celle de prier et d’aimer... Vous priez, vous aimez voilà le bonheur de l’homme sur la terre ! La prière n’est autre chose qu’une union avec Dieu. Quand on a le cœur pur et uni à Dieu, on sent en soi un baume, une douceur qui enivre, une lumière qui éblouit. Dans cette union intime, Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble ; on ne peut plus les séparer. C’est une chose bien belle que cette union de Dieu avec sa petite créature. C’est un bonheur qu’on ne peut comprendre. La prière fait passer le temps avec une grande rapidité, et si agréablement qu’on ne s’aperçoit pas de sa durée. Plus on prie, plus on veut prier.

On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l’eau, parce qu’ils sont tout au bon Dieu. Dans leur cœur, il n’y a pas d’entre-deux. Ceux qui ne prient pas se courbent vers la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s’y cacher. Ils sont tout terrestres, tout abrutis, et ne pensent qu’aux choses du temps... Celui qui ne prie pas est encore comme un de ces oiseaux pesants, qui ne peuvent s’élever dans les airs : s’ils volent un peu, ils retombent aussitôt et, grattant la terre, ils s’y enfoncent, s’en couvrent la tête et semblent ne prendre plaisir qu’à cela. Celui qui prie, au contraire, est un aigle intrépide, qui plane dans l’air et semble toujours vouloir se rapprocher du soleil. Voilà le bon chrétien sur les pas de la prière. Oh ! Que c’est beau, la prière ! L’homme qui est en grâce avec Dieu n’a pas besoin qu’on lui apprenne à prier, il connaît la prière comme naturellement.

Le bon Dieu n’a pas besoin de nous : s’il nous commande de prier, c’est qu’Il veut notre bonheur, et que notre bonheur ne peut se trouver que là. Lorsqu’il nous voit venir, il penche son cœur bien bas vers sa petite créature, comme un Père qui s’incline pour écouter son petit enfant qui lui parle.

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