Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

mardi 15 février 2011

L'homme de prière travaille à l'oeuvre du Seigneur

L’homme de prière travaille à l’oeuvre
du Seigneur, il intercède pour le monde.

Tout homme devrait approfondir sans cesse sa recherche de Dieu et toujours de demander quels sont ses rapports avec Dieu
Dans l’Ancien Testament Dieu recherche le dialogue avec les hommes.
Abraham finit par intercéder auprès de Dieu en faveur des hommes, il sera le premier d'une "longue lignée d'intercesseurs"
 C’est à partir de la faiblesse qui l’a rendu semblable à nous que le Christ peut nous communiquer toute  la richesse et les grâces venues du Père, notre Dieu Le Christ qui se donne et intercède inlassablement pour les hommes.

Mais, laissons parler le Père Caffarel :

« Au plus chaud du jour, assis à l’entrée de sa tente, le patriarche levant les yeux apercois trois anges, ambassadeurs de Yahvé, Il se lève , se prosterne, leur offre l’hospitalité. Et Yahvé lui renouvelle la promesse d’une descendance et lui confie qu’il se rend, pour les juger, à Sodome et à Gomorrhe. Abraham se constitue alors devant Dieu l’avocat des villes criminelles, et sa prière, la première que nous lisons dans la Bible (Gen. 18), est une intercession en faveur des coupables, intercession confiante, habile, audacieuse, pathétique. Abraham inaugure ainsi la longue lignée des intercesseurs qui d’âge en âge se succèderont en Israël.

Quelques six siècles plus tard ce sera Moïse, l’intercesseur-type pourrait on dire. Quand, excédé de l’incrédulité de son peuple, Yahvé lui déclare :
« Maintenant, laisse-moi, ma colère va s’enflammer contre eux et je les exterminerai ! Mais de toi je ferai une grande nation » (Ex. 32, 10), nous comprenons dès les premiers mots que Moïse est celui qui ne laisse pas Dieu faire à son gré. Il n’accepte pas non plus de se désolidariser du peuple, fût-ce pour recevoir une régence plus glorieuse. Ce peuple, il en est le chef de par Dieu, il en sera donc le défenseur, l’intercesseur auprès du Seigneur lui-même.

Juges, rois, prophètes, à la suite d’Abraham et de Moïse, plaideront à leur tour pour ce peuple « à la nuque raide » et maintes fois obtiendront pour lui miséricorde. Mais malheur aux siècles où Dieu ne trouvera pas d’intercesseurs : j’ai cherché parmi eux quelqu’un qui construisît un mur et qui se tînt debout sur la brèche devant moi pour défendre le pays, et m’empêcher de le détruire et je n’ai trouvé personne » (Ez. 22, 30).

Admirez cette définition, ou plutôt ce portrait de l’intercesseur : c’est l’homme qui construit un rempart pour protéger ses frères, et veille sur la brèche par où le châtiment pourrait venir.

A vrai dire, tous ces intercesseurs de notre Bible ne sont que des figures, des ébauches du grand, du seul Intercesseur : Jésus-Christ. Le voilà, cet homme que Dieu cherche : debout sur la brèche, les deux bras étendus, il s’interpose. Plus efficacement qu’Abraham il plaide pour le monde criminel, et parce qu' il s’est solidarisé avec la nature humaine, au point de se l’attacher indissolublement dans l’Incarnation – et Verbum caro factum est – désormais la nature humaine est réconciliée avec le Père.

Une fois pour toutes Jésus-Christ s’est offert, une fois pour toutes il a établi le pont entre l’humanité et la divinité. En un sens, sa mission d’intercesseur est achevée. Mais il est également vrai de dire qu’il veut se rendre présent à toute fraction du temps et de l’espace, afin de continuer sur terre, jusqu’à la consommation des siècles, sa fonction d’intercesseur. Et pour ce faire il compte sur nous, ses disciples. A nous, à notre tour, de rester sur la brèche, à nous de veiller. A nous de plaider, pour l’immense foule des hommes
sans doute, mais d’abord et très particulièrement pour la portion de terrain, de temps, d’humanité où c’est notre mission, justement, d’incarner le Christ et de poursuivre son intercession.

Plusieurs fois dans ma vie sacerdotale il m’a semblé que je surprenais la stratégie du Seigneur ; pour s’obliger à ne pas se détourner de telle famille coupable, de tel petit village déchristianisé, il suscite en leur sein une âme de prière. Et il bénit ce lieu, ce groupe humain où il possède un enfant chéri : c’est un jeune infirme, une humble paysanne, un pauvre curé de campagne tout brûlant de prières…

La prière de ces intercesseurs n’est autre que la prière du Christ lui même, sinon elle ne serait rien, elle ne serait pas. Prière du Christ, suscitée en eux par l’esprit du Christ. Cet Esprit dont un des noms propres est Paraclet : avocat, défenseur, intercesseur. Et sans doute l’Esprit Saint plaide pour ceux en qui il demeure, mais en même temps, en ceux-là et par ceux-là, il intercède pour l’humanité.

Ce que tous les intercesseurs, sous l’impulsion de l’Esprit, demandent en leur pauvre langage d’homme sur la terre ; le Christ glorieux est à la droite du Père pour le traduire dans le ciel : car il est vivant, le Seigneur ressuscité, et « il ne cesse d’intercéder pour nous », affirment saint Jean et saint Paul ( 1 Jn 2,1 ;
Hébr. 7,25).

Intercéder, c’est vraiment un des grands mots du vocabulaire de la prière.
C’est vraiment une très haute fonction ; elle témoigne à la fois d’un grand amour de Dieu et d’un grand amour des hommes ».

(N° spécial Anneau d’Or 135/136, mai -août 1967,
Présence à Dieu

Intercéder c’est bien plus que plaider la cause de ses
frères, c’est livrer passage à travers soi au tout-puissant
amour de Dieu, pressé d’instaurer son règne. »


Père Henri Caffarel

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