Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............
Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus
Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus
samedi 20 août 2011
JMJ : l'envers du décor
Par Jean-Marie Guénois le 20 août 2011 13h51
Le chemin de croix, une croix portée par les jeunes, qui a conclu la journée de vendredi au JMJ de Madrid, dans un style profondément espagnol, avec des représentations des stations des souffrances du Christ, au réalisme douloureux, est une pratique ancienne de la spiritualité chrétienne. Elle consiste à méditer sur les affres de la montée au calvaire.
Mais ici, dans cette ville transformée en cathédrale géante, il a fallu penser à l'image pour que ces centaines de milliers de jeunes « voient » quelque chose sur les écrans géants et qu'ils puissent intérioriser. Il y a donc un certaine « mise en scène » des JMJ.
L'Eglise catholique, c'est une des grandes différences avec le monde protestant, ne recule devant rien en ce domaine. Elle sait faire, comme l'on dit, par sa longue expérience sur le plan architectural, artistique et ... liturgique. Un de ceux qui avait percé ce tabou fut le Cardinal Jean-Marie Lustiger : pour les JMJ de 1997, à Paris, il avait été le premier à volontairement et ouvertement « penser » les JMJ «pour la télévision ».
Mais ce décor donne envie de voir derrière lui. Non pas dans les coulisses - toutes celles d'organisation de grands événements se ressemblent et cela n'a que peu d'intérêt pour saisir l'enjeu de ce qui se passe - mais, vraiment, 'derrière' le décor, au delà des apparences.
Et, dans le cas des JMJ, nous entrons là dans le for interne, dans l'intimité du cœur des jeunes et des moins jeunes qui suivent cet événement religieux. On a eu en vendredi, plusieurs illustrations fortes : la joie débordante des 1200 « jeunes » religieuses que le Pape est venu rencontrer. Et, plus retenus, mais les applaudissements étaient d'une telle chaleur, les 1500 « jeunes » professeurs d'université (voir l'article d'information à ce sujet, dans le journal ou sur le site).
Autre illustration, vendredi soir, avec la gravité du regard des jeunes, portant, tour à tour, par groupes multi nationaux, cette croix des JMJ qui se transmet depuis les premières JMJ de 1987 à Buenos Aires, en Argentine. Et dans l'impressionnant silence de centaines de milliers d'autres qui étaient venus assister à ce chemin de croix.
Aujourd'hui, avant la grande soirée, clou des JMJ, qui promet pour l'ambiance et la foule, le Pape s'est rendu dans le parc où ont été installés deux cent confessionnaux très design, en forme de voiles. Là, il a confessé quatre jeunes volontaires qui ont été tirés au sort.
Cela peut paraître totalement anachronique tant ce sacrement de l'Eglise est tombé en désuétude même s'il revient... précisément chez les jeunes !
Pour ceux qui ne connaissent pas cette pratique, elle consiste à reconnaître librement, dans l'anonymat, auprès d'un prêtre, ses péchés ou ce qui ne va pas en soi, le mal commis. Dans la foi catholique le prêtre a le pouvoir de remettre ce mal commis et de donner - au nom du Christ, comme s'il le représentait - le pardon de Dieu.
Si ce sacrement est tombé en désuétude c'est qu'il a été l'objet de dérives détruisant souvent le message qu'il est censé transmettre - la miséricorde de Dieu. Celle qui pardonne les pires crasses.
L'Eglise, la première, a souvent défiguré, ce que les chrétiens appellent, leur trésor, à savoir « l'amour infini de Dieu pour chacun », en un moralisme étroit, ou un formalisme quasi administratif, où « il fallait » se confesser avant les grandes fêtes. Hors de l'Eglise, le monde de la psychologie et de la psychanalyse a fortement critiqué cette pratique de l'examen scrupuleux de conscience en accusant l'Eglise catholique d'entretenir, pour mieux les tenir, le sentiment de culpabilité chez ses fidèles.
Mais la surprise est que ce besoin de recevoir le pardon revient aujourd'hui et des psychiatres, des psychologues s'intéressent à cela. Ils reconnaissent qu'un pardon reçu vaut parfois des mois de thérapies pour libérer quelqu'un. L'Eglise, de son côté, présente ce sacrement sous un autre jour. Elle le nomme désormais "sacrement de la réconciliation" et non plus "sacrement de la pénitence".
Ceci ne nous éloigne pas du décor et de son envers d'où nous sommes partis. Car les prêtres présents et qui confessent à tour de bras aux JMJ - même s'ils sont tenus au secret absolu en ce domaine - peuvent dire combien ce rassemblement, aussi spectaculaire, festif, recueilli, communautaire, qu'il soit, se joue, à un moment ou un autre, dans ce face à face très intérieur, intime, de la conscience d'une personne avec ce Dieu en qui elle croit.
Cela peut être une fréquentation habituelle mais cela peut être aussi - et il y a, paraît-il, de grands retours - des moments de conversion.
La paix intérieure, la libération est le but de ce dialogue silencieux. La joie est sa conséquence. Ce qui me laisse penser que le véritable envers du décor des JMJ est là, dans le monde invisible, riche et complexe, des consciences et des libertés.
Ce qui explique en partie cette joie qui explose ici à tous les coins de rues. Elle n'a rien d'une exaltation même s'il y a forcément des moments d'exaltation dans de tels mouvements de foules. Mais, franchement, cette joie paraît durable. Ce n'est pas la moindre nouvelle dans ce monde tellement désenchanté.
http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2011/08/jmj-lenvers-du-decor.html
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire