Car l'Esprit-Saint , c'est , en Dieu , quelque chose de très doux ,
c'est la bénignité de Dieu , et en cela , c'est Dieu même .
Pour l"éloignement du mal , Bernard recourt à la trilogie : " componction , supplication , rémission " .
Celle-ci semblerait appartenir à un ancien rituel de la Pénitence ........
Ici , redisons-le , Bernard s'attache à montrer l'action du Saint Esprit - non de notre propre esprit - dans chacune des phases qui mènent à la réconciliation de l'homme à Dieu ;Il les prend donc point par point et commence par défendre , pour ainsi dire , la cause de l'Esprit Saint en recourant à l'autorité de saint Basile à qui il emprunte l'exemple du feu :
Ainsi , pour nous faire éviter le mal ,
Il opère en nous ces trois choses :
la componction , la supplication , la rémission .
Le commencement du retour vers Dieu est donc la pénitence que ,
sans doute aucun , l'Esprit de Dieu et non le nôtre opère en nous ,
la raison nous assure de cette vérité et l'autorité la confirme .
Par la Componction
Lorsque transi de froid , quelqu'un est venu près du feu et
s'en est trouvé réchauffé ,
s'en est trouvé réchauffé ,
doutera-t-il que la chaleur lui est venu du feu ,
sans lequel il ne pouvait avoir chaud ?
sans lequel il ne pouvait avoir chaud ?
Eh bien ! de même pour le pécheur qui, tout d'abord gelé par l'injustice ,
ressent ensuite une ferveur de pénitence s'allumer en lui ;
il n'en doutera pas : un autre esprit est venu en lui ,
un esprit qui l'accuse et le juge.......
un esprit qui l'accuse et le juge.......
Par la Supplication
Puis passant à l'étape suivante , à l'état d'âme que suppose la supplication , Bernard renchérit de nouveau sur la nécessité de la présence de l'Esprit pour que notre homme intérieur se laisse pénétrer par l'Espérance :
Mais à quoi bon se repentir d'une faute et ne pas supplier
pour en obtenir le pardon ?
pour en obtenir le pardon ?
Il est donc nécessaire ,
là encore que l'Esprit soit à l'oeuvre,
là encore que l'Esprit soit à l'oeuvre,
te remplissant à l'intérieur d'une certaine douceur d'espérance
grâce à laquelle
grâce à laquelle
tu présenteras ta demande avec confiance ,
et sans aucune hésitation .
et sans aucune hésitation .
L'adverbe " nécessaire " prend , comme souvent chez Bernard , toute sa force car la vertu théologale d'Espérance en la bonté de Dieu n'appartient pas à la nature humaine , elle suppose " surcroît" , celui de la " grâce salvatrice " pour la différencier de la " grâce créatrice " .
Et comme s'il n'avait pas été assez convaincant , Bernard en appelle à l'expérience de saint Paul qui attribue à l'Esprit Saint notre prière la plus profonde ;
Veux-tu que je te montre là encore l'oeuvre de l'Esprit Saint ?
De toute façon , tant qu'il est absent ,
tu en trouves rien de tel en ton esprit .
tu en trouves rien de tel en ton esprit .
En définitive , il est celui-là même " en qui nous crions : Abba , Père " .
C'est celui qui prie pour les saints avec des gémissements inénarrables .
Et cela de passe en notre coeur .
Bernard n une fois encore , a bien démontré l'omniprésence de l'Esprit dans notre relation à Dieu .
Mais remarquons comment il n'a fait que mentionner la componction par ces simples mots : " se repentir d'une faute " .Il n'empêche qu'il considère celle-ci comme l'amorce du processus de la conversion du coeur , qu'il faut se garder de stopper , et à laquelle bien au contraire il convient de se livrer .
D'où l'interrogation qu'il a posée , destinée à faire conscience de l'enjeu qui se prépare .
Mais à quoi bon se repentir d'une faute et
ne pas supplier pour obtenir le pardon ?
ne pas supplier pour obtenir le pardon ?
L'homme en effet est susceptible de rester captif dans l'amertume produite par le souvenir de ses fautes .
La tristesse risque de l'endurcir et même , comme Caïn , de le conduire au désespoir .
" La douleur en raison des péchés est nécessaire , dit ailleurs Bernard , à condition qu'elle ne soit pas continuelle .".....
C'est pourquoi , à la deuxième étape de la conversion , le pénitent reçoit une consolation qu'il ne faut pas repousser car elle l'aide à avancer .
Bernard la traduit joliment quand il dit dans un autre sermon : " Les étoiles ne sont pas pures aux yeux de Dieu , mais le coeur contrit et humilié , Dieu ne le méprisera pas . Qui a un coeur contrit est tout proche d'avoir un coeur pur , et c'est cela être selon le coeur de Dieu ;"..............
L'Esprit crée une atmosphère filiale dans l'esprit du chrétien repentant .
Dès lors , celui-ci s'adresse à Dieu comme à un Père , non comme à un juge .
Donc pour mettre en évidence une fois encore ce qu'il est en train d'inculper à ses frères , c'est-à-dire " ce que l'Esprit opère en nous , témoigne de Lui", Bernard ajoute : " Et cela se passe en notre coeur ".
Notre coeur est , en tant que l'homme est " à l'image de Dieu " , une " capacité de Dieu " .
En s'ouvrant à la bénignité de Dieu qui l'invite au repentir et à l'Espérance du pardon , il retrouve la familiarité divine pour laquelle il a été crée .
L'Esprit qui se manifeste dans la " douceur de l'espérance " occupe donc une place majeure à la seconde étape de la pénitence , en parfaite harmonie avec le qualificatif " très doux " et avec la bénignité qui ont été reconnus à l'Esprit au début du sermon .
Sans lui , la frayeur ou l'angoisse s'empareraient du pécheur .
" Car l'esprit Saint , c'est , en Dieu ,
quelque chose de très doux,
c'est la bénignité de Dieu ,
et cela , c'est Dieu même ?
quelque chose de très doux,
c'est la bénignité de Dieu ,
et cela , c'est Dieu même ?
Sermons de saint Bernard
Commentaire de soeur Françoise Callerot
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