Voyons comme nous appartenons à Dieu
en une nouvelle manière propre à l'homme .
Car il est dit de l'homme en la création que Dieu ,
le formant de ses mains " inspiravit " ,
le formant de ses mains " inspiravit " ,
- inspira -
ou , selon les Septante , "
insufflavit in facem ejus spiraculum vitae "
- insuffla à la face de celui-ci une haleine de vie - .
Comme si , par cette forme de parler ,
on nous donnait à entendre que notre esprit naît d'ailleurs
que de la terre et que son origine est céleste .
Qu'il est émané de Dieu , et non tiré de la puissance occulte de la matière .
Que Dieu le tire du profond et intime de soi-même comme le souffle .
Que cet esprit est comme quelque chose de Dieu même et
comme une portion sainte et sacrée de son Esprit ,
car celui qui souffle sur quelqu'un donne quelque chose du sien à celui-ci .
Et de là les païens ont appris à nommer l'âme " divina particulam aurae " ,
- une divine parcelle d'or - .
Et ce qui est bien plus remarquable ,
il semble que de la même le Fils de Dieu ait tiré la cérémonie religieuse
dont Il a usé lorsqu'Il a donné son Esprit à ses apôtres en soufflant sur eux ,
comme s'il leur été fait connaître
par cette cérémonie extérieure qu'Il leur donnait , par grâce d'Esprit ,
ce même esprit qu'ils avaient reçu par nature .
par cette cérémonie extérieure qu'Il leur donnait , par grâce d'Esprit ,
ce même esprit qu'ils avaient reçu par nature .
Voilà notre essence et origine qui nous apprend le droit
que Dieu a sur nous et le sentiment que nous devons avoir envers Dieu .
Ce droit augmente et ce sentiment se confirme et
accroît par la suite d'un nouveau bénéfice .
Car nous devons au même Dieu , notre conservation ,
auquel nous sommes redevables de notre création .
Et le même puissance et bonté qui nous produit ,
nous conserve en être et , ce qui est considérable ,
nous y conserve par la même action par laquelle , elle nous a produit ,
ce qui nous met en une plus grande dépendance de Dieu .
Car notre conservation est une continuelle création
et production de notre être ,
et production de notre être ,
et par celle-ci nous sommes incessamment en la main de Dieu .
Ô grandeur !! Ô bonté !! Ô puissance de l'être incréé !!
Ô bassesse !! Ô misère !! Ô indigence de l'être , toujours tendant au néant ,
toujours indigent de son Dieu et toujours en la main de Dieu
qui le soutient et lui donne toujours nouvellement ce qu'il est !!!
Et nous employons cet être à un usage si éloigné des intentions de celui
qui nous le donne et nous le demande , et qui a le droit de nous le demander
et d'en vouloir tout usage puisque Lui Seul nous le donne ,
puisqu'Il nous le donne incessamment et par une donation toujours nouvelle
et réitérée à chaque moment ,
puisqu'Il nous le donne en Lui-même et
que nous ne le recevons qu'en sa main et en ce état si dépendant et indigent ........
Certainement si le fond de notre être et de notre esprit est à Dieu et ,
c'est ainsi à dire , est à Dieu si absolument par la création ,
si continûment par la conversation ,
si saintement par la consécration
qu'Il a faite de notre être à Lui -même en nous créant ,
tout ce qui est procédant ou dépendant de ce même fond est aussi à Dieu .
qu'Il a faite de notre être à Lui -même en nous créant ,
tout ce qui est procédant ou dépendant de ce même fond est aussi à Dieu .
Car , en terme de droit , à qui le fonds appartient ,
tout ce qui vient dans ce même fonds lui appartient aussi ..........
Pierre de Bérulle "Un néant capable de Dieu"
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