De retour de l’hôpital hier soir, un soudain désir de mettre des mots sur ce que je venais de vivre avec une famille entourant leur maman.
Je me suis endormi
Et je suis parti
Sans savoir, sans avoir
Partie comme on quitte dans l’urgence, sans rien prendre
Ne pas rester, quitter
Partir loin, très loin
Dans la nuit où je plonge, je ne sais qu’une chose : je suis parti
Plus rien ne me retient
La pesanteur disparue, je peux te rejoindre.
Enfin un vrai silence
Annonce d’une connivence
Mon silence rejoint le tien
Lequel se brisera le premier ?
Ecoute ! Toi qui as tout perdu
Ecoute ! Puisque tu n’as plus d’écrans pour te distraire
Nul contrainte pour se taire, tout s’apaise
Enfin je peux laisser la présence prendre place
Nulle entrave
Pourtant nul oubli
Bienheureux silence où ta voix peut enfin me transformer
De ce silence tu extrais toute une vie
Nul jugement, nul engouement
Prends la et juges la maintenant que mes yeux te regardent face à face
Ton regard rien que ton regard
Dans ton regard je reconnais un homme qui a traversé cette nuit pour moi
Dans ton regard j’y vois tous ceux que j’ai essayé d’aimer
Dans ton regard je me vois tel que je me suis tant cherché
Tout s’apaise
Je peux enfin entrer et demeurer.
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