Beaucoup ont encore en tête ce vieux texte appris au catéchisme : la création du monde en six jours, Adam et Eve, le serpent, le péché originel. Comment peut-on le lire ou le relire aujourd’hui ?
Avant tout, nous savons bien qu’il n’est pas une chronologie d’évènements que nous déchiffrerions telle l’histoire de France ou même l’apparition de la vie sur notre planète. Nous ne sommes pas devant un récit historique. Pour moi, cette narration, aussi surprenant que cela puisse paraître, fait un lien entre la Création….et la douceur.
En effet, l’ultime geste de Dieu, après avoir déployé sa puissance de mise en ordre pour la vie, c’est de se reposer le septième jour.
Le sommet de la Création, c’est de la douceur dans le repos. Après la force.
Dieu déploie d’abord sa puissance, ordonne le ciel et la terre, fait advenir toutes les bêtes sauvages et les plantes du sol, et façonne l’homme et la femme qu’il dépose au cœur de ce monde. Une fois sa tâche menée à bien, il la parfait par la douceur. Il fonde et organise l’univers pour nous le confier. Et l’ultime geste de cette puissance contenue n’est pas de montrer plus de capacité, plus de force encore, mais de laisser entrevoir la douceur. La puissance de la puissance de Dieu, c’est la douceur. L’autorité s’est manifestée par la force d’une parole créatrice. Elle culmine par la douceur du repos, non tant parce que Dieu serait fatigué, que parce qu’il vit que cela était bon. Contemplation. L’ordre n’est pas la finalité du monde, mais la douceur qui rend possible d’admirer l’œuvre de Dieu.
Pouvoir croire que la visée est que nos amours soient ordonnés à la douceur, du sein de leur ajustement indispensable, de la maîtrise et de la loi nécessaires.
La douceur est l’horizon de notre vie amoureuse
Il serait peut-être heureux de réhabiliter ce mot, parce que nous vivons dans un monde bien rude…
La douceur n’a rien à voir avec de la mièvrerie, ou avec une neutralité qui nous exonérerait de tout engagement. Elle nécessite souvent de la force, de la bonne violence, car cette douceur-là ne va pas de soi. Elle peut être traduite par une qualité de paix intime. « Heureux les doux, ils posséderont la terre » rappellent les Béatitudes. Elle est une tranquillité du lien. Non une quiétude endormie, désinvolte ; bien au contraire. Elle caractérise une union où du bonheur s’éprouve, dans un apaisement du cœur et de l’esprit. Il advient bien rarement sans labeur, sans attention. Car- ne nous leurrons pas- au sein des liens intimes la peur n’est jamais très éloignée : angoisse de faire du mal, de ne pas comprendre l’autre, de ne pas être aimé, de mal aimer, de ne plus être assez maître de soi, de se tromper…La confiance, c’est cette douceur du lien qui vient l’emporter sur la crainte. Sans pour autant en finir avec elle. La vigilance, la veille, est toujours nécessaire. Pourtant la douceur est l’horizon de notre vie amoureuse, comme de notre vie amicale ou familiale. Car elle fait vivre. Elle va au-delà de l’ajustement de la relation à l’autre, qui n’est déjà pas facile. En effet, si celui-ci est indispensable, il ne façonne pas du vivre. Il s’agit de donner le goût de respirer, d’aimer, de continuer à chercher cette douceur offerte- signe, trace du bonheur aperçu, touché. La justesse ne produit pas de la joie. Elle lui donne son espace.
Véronique Margron
in "la douceur inespérée"
Avant tout, nous savons bien qu’il n’est pas une chronologie d’évènements que nous déchiffrerions telle l’histoire de France ou même l’apparition de la vie sur notre planète. Nous ne sommes pas devant un récit historique. Pour moi, cette narration, aussi surprenant que cela puisse paraître, fait un lien entre la Création….et la douceur.
En effet, l’ultime geste de Dieu, après avoir déployé sa puissance de mise en ordre pour la vie, c’est de se reposer le septième jour.
Le sommet de la Création, c’est de la douceur dans le repos. Après la force.
Dieu déploie d’abord sa puissance, ordonne le ciel et la terre, fait advenir toutes les bêtes sauvages et les plantes du sol, et façonne l’homme et la femme qu’il dépose au cœur de ce monde. Une fois sa tâche menée à bien, il la parfait par la douceur. Il fonde et organise l’univers pour nous le confier. Et l’ultime geste de cette puissance contenue n’est pas de montrer plus de capacité, plus de force encore, mais de laisser entrevoir la douceur. La puissance de la puissance de Dieu, c’est la douceur. L’autorité s’est manifestée par la force d’une parole créatrice. Elle culmine par la douceur du repos, non tant parce que Dieu serait fatigué, que parce qu’il vit que cela était bon. Contemplation. L’ordre n’est pas la finalité du monde, mais la douceur qui rend possible d’admirer l’œuvre de Dieu.
Pouvoir croire que la visée est que nos amours soient ordonnés à la douceur, du sein de leur ajustement indispensable, de la maîtrise et de la loi nécessaires.
La douceur est l’horizon de notre vie amoureuse
Il serait peut-être heureux de réhabiliter ce mot, parce que nous vivons dans un monde bien rude…
La douceur n’a rien à voir avec de la mièvrerie, ou avec une neutralité qui nous exonérerait de tout engagement. Elle nécessite souvent de la force, de la bonne violence, car cette douceur-là ne va pas de soi. Elle peut être traduite par une qualité de paix intime. « Heureux les doux, ils posséderont la terre » rappellent les Béatitudes. Elle est une tranquillité du lien. Non une quiétude endormie, désinvolte ; bien au contraire. Elle caractérise une union où du bonheur s’éprouve, dans un apaisement du cœur et de l’esprit. Il advient bien rarement sans labeur, sans attention. Car- ne nous leurrons pas- au sein des liens intimes la peur n’est jamais très éloignée : angoisse de faire du mal, de ne pas comprendre l’autre, de ne pas être aimé, de mal aimer, de ne plus être assez maître de soi, de se tromper…La confiance, c’est cette douceur du lien qui vient l’emporter sur la crainte. Sans pour autant en finir avec elle. La vigilance, la veille, est toujours nécessaire. Pourtant la douceur est l’horizon de notre vie amoureuse, comme de notre vie amicale ou familiale. Car elle fait vivre. Elle va au-delà de l’ajustement de la relation à l’autre, qui n’est déjà pas facile. En effet, si celui-ci est indispensable, il ne façonne pas du vivre. Il s’agit de donner le goût de respirer, d’aimer, de continuer à chercher cette douceur offerte- signe, trace du bonheur aperçu, touché. La justesse ne produit pas de la joie. Elle lui donne son espace.
Véronique Margron
in "la douceur inespérée"
Merci à Pervigilio!
1 commentaire:
la douceur , un bien joli mot, car sans elle , comment Vivre dans ce monde ............
mais cette douceur ne vient que par Notre Dieu , Lui qui est que Douceur !!!!
merci Marie-Bé
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