Avant de prendre ma plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie: celle qui a donné à ma famille tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du ciel ; je l'ai suppliée de guider ma main, afin de ne pas tracer une seule ligne qui ne lui soit agréable............

Comme le dit saint Paul:" Dieu a pitié de qui il veut, et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut , ni de celui qui court , mais de Dieu qui fait miséricorde." Thérèse de l'Enfant Jésus

mardi 3 décembre 2013

I° DIMANCHE DE L’AVENT – A – 01.12.13

Le 1er décembre 2013
Frères et sœurs, nous venons d’entendre le Christ nous rappeler qu’au temps de Noé, avant que la terre soit submergée par les eaux, « on vivait, on travaillait, on mangeait, on se mariait, et on ne se doutait de rien ». Les gens vivaient alors « normalement », en s’occupant des besoins « normaux » de leur vie. Ils se souciaient d’eux-mêmes, et se préoccupaient peu de ce que Dieu pouvait bien leur dire… Et le déluge a été un évènement brutal, qui a complètement transformé le monde.
N’y a-t-il pas une ressemblance singulière avec notre temps ? Aujourd’hui, on mange, on vit, on travaille, on se marie… plus ou moins ; en tout cas, on vit en couple… Tous les hommes et toutes les femmes qui nous entourent et qui vaquent à leurs affaires, qui essaient de vivre heureux et d’échapper aux difficultés de la vie, toutes ces personnes imaginent-elles un instant que quelque chose se prépare qui va tous les concerner, qui va transformer complètement le monde, alors qu’ils n’y pensent jamais ? Cette multitude d’hommes et de femmes réfléchit-elle parfois qu’au cœur de leurs activités quotidiennes, de ce qui fait le tissu de leur vie, une autre réalité est en train de grandir, de se développer, et qui un jour va remplacer tout ce que nous faisons ? Cette autre réalité, c’est le retour du Christ à la fin de notre monde, et dont Noël est le signe…
Nous, chrétiens, nous avons la grâce de savoir que Noël n’est pas une fête ordinaire, et que la fin du monde ou la fin de notre vie sur terre ne sont pas la fin de tout. Et nous croyons qu’au cœur de toute notre vie, qu’à travers les démarches les plus simples, les plus quotidiennes, les plus ordinaires de notre vie, Dieu agit, se manifeste et nous fait signe… Mais parfois, nous vivons comme si nous ne croyions pas en cela, comme s’il n’y avait rien d’autre que cette terre. Alors périodiquement, il faut réentendre le Christ nous le rappeler et le laisser nous réveiller. En effet, quand le Christ annonce des évènements extraordinaires qui marqueront son retour, on a tendance à penser que cela ne nous concerne pas. On renvoie cela à plus tard ! Or Jésus nous demande de veiller au présent, maintenant. Il nous dit que cela nous concerne maintenant, et qu’il vient nous sauver maintenant. Et donc, la question qui se pose, c’est de savoir si cela a une influence sur notre manière de vivre. Vivons-nous avec Jésus, ou sans lui ? On nous dit souvent que les chrétiens ont une chance par rapport aux autres parce qu’ils ont la foi. En sommes-nous convaincus ? Je voudrais que vous réfléchissiez sur cette chance que vous avez reçue : vous avez été baptisés, vous pouvez toujours mieux croire, et cela peut vous aider à vivre.




Ce temps de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui est un appel à prendre conscience que nous possédons une force considérable pour changer le monde. Cette force pour changer le monde, c’est la force de l’amour que Jésus est venu mettre en œuvre parmi nous, en se faisant homme, et qu’il nous donne par la foi. La force qui va nous permettre de rester debout dans les tempêtes, dans les déluges de nos vies, de garder l’espérance à travers toutes sortes de difficultés, c’est la foi au Christ. Chers amis, cela vaut donc la peine de prendre les moyens pour faire grandir votre foi. Cela vaut la peine d’essayer de comprendre l’enjeu de notre vie, le risque qu’il y a de vivre comme si le Christ n’avait pas grand’ chose à voir avec notre existence de tous les jours et comme s’il n’allait pas revenir. La bonne nouvelle, c’est que les moyens pour grandir dans votre foi existent. Mais il faut que vous décidiez de les utiliser, et que vous y consacriez du temps. Il faut que vous choisissiez de vivre avec Jésus. Et cela, personne ne peut le faire à votre place !
Et quand nous prenons conscience de l’importance de la foi, comment ne pas désirer aller le dire aux autres, à ceux qui nous entourent et qui n’ont pas la chance de croire ? Nous savons que le Seigneur est là, qu’il nous aime, et nous ne dirions rien ? Nous savons que l’être humain risque de passer à côté de son bonheur et de gaspiller sa vie, et nous resterions silencieux ? Il y a le risque d’un déluge, c’est-à-dire d’être submergés par tant de choses qui ne sont pas Dieu, et nous ne préviendrions personne ? Jésus vient chaque jour pour proposer son amour aux hommes, et nous ne serions pas capables d’en parler aux autres ?
C’est nous, baptisés dans le Christ, confirmés dans l’Esprit Saint, rassemblés dans l’Eglise, c’est nous qui devons rendre visible cette présence de Dieu autour de nous. Et pour cela, il faut prendre au sérieux l’ordre de Jésus que nous avons entendu dans l’évangile tout à l’heure : « Veillez ! » Veiller signifie suivre le Seigneur, choisir ce qu'il a choisi, aimer ce qu'il a aimé, essayé de lui ressembler. Durant ce temps de l’Avent qui nous prépare à fêter Noël, nous pourrions essayer d’être un peu plus un signe de Dieu pour ceux qui nous entourent ; un signe que, par-delà toutes nos préoccupations humaines, chaque être humain est appelé à quelque chose infiniment plus grand. Nous pourrions essayer de leur rappeler que Jésus ne naît pas à Noël simplement pour illuminer nos vitrines et nous permettre de faire des cadeaux, mais pour nous dire que notre vie est extrêmement précieuse, et qu’il est venu la sauver. Nous pourrions aider ceux qui sont à côté de nous, et que nous connaissons bien, qui vont se réjouir à Noël, mais qui ne savent plus pourquoi parce qu’ils ne croient plus en grand-chose. Nous pourrions essayer de leur fait ce cadeau magnifique de leur parler de Jésus. Ce serait une belle façon de se préparer à Noël.
Frères et sœurs, c’est la certitude de la présence du Christ aujourd’hui et de son retour à la fin des temps qui est le fondement de l’espérance et de la joie chrétiennes. Entrons dans la détermination de partager avec celles et ceux qui nous entourent la joie de cette présence de Dieu. C’est ce à quoi nous invitent les Orientations diocésaines. Soyons des témoins de la potentialité extraordinaire de l’existence humaine. Osons dire que ce n’est pas l’accumulation des biens ou le débordement des activités qui va nous donner le bonheur, mais que le bonheur est en Dieu. Le bonheur n’est pas lié au nombre d’amis qu’on a sur Facebook, mais d’avoir Jésus comme ami. Chers amis, vous constatez chaque jour le vide qui habite souvent le cœur de beaucoup de nos concitoyens, malgré les apparences. Vous constatez qu’ils recherchent tous à être heureux. Aujourd’hui, devant l’emballement de notre société, il y a une véritable urgence à leur dire où est la vraie source du bonheur. Bien sûr que cela risque d’entraîner quelques réactions négatives. Mais cela en vaut la peine : il y va de leur vie et de la vôtre. Nous sommes appelés à la joie, à nous réjouir vraiment d’avoir été sauvés par un Dieu qui n’a pas hésité à se faire homme. Et nous sommes appelés à transmettre cette joie.
Je vous propose maintenant de prendre un petit temps de silence. Je vous invite, pendant ce temps, à réfléchir à ce que vous attendez vraiment, ce que vous désirez vraiment, et de voir si, dans cette attente et dans ce désir, il y a de la place pour Jésus. Je vous invite à réfléchir à ce qui peut vous rendre vraiment heureux, au but de votre vie. Je vous invite aussi à réfléchir que les autres ont aussi le droit de croire en Dieu, et qu’ils ont besoin de vous pour cela. Je vous invite enfin à rechercher comment, durant ce temps d’Avent qui nous est donné, vous pouvez réaliser, dans votre vie de tous les jours, cette recommandation de Jésus : « Veillez ». Amen.
Monseigneur Le Vert

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